Un sommet sauvage et emblématique
Situé dans l’Oberland bernois, le Schreckhorn est réputé pour son isolement et sa difficulté d’accès. Ce sommet, souvent éclipsé par des géants comme l’Eiger ou la Jungfrau, est considéré avec son voisin le Lauteraarhorn comme l’un des plus sauvages des Alpes.
"Le Schreckhorn occupait une grande place dans mes réflexions" explique Vivian.
"Pas facile d’accès, il représente un véritable défi technique et logistique."
Cette première à ski marque également une étape importante dans l’histoire de ce sommet, dont l’arête sommitale n’avait jamais été skiée auparavant.
Une expédition éco-responsable
Fidèle à ses valeurs environnementales, Vivian a conçu cette aventure dans une démarche éco-responsable. L’équipe a quitté Chamonix en train pour rejoindre Grindelwald, au pied de la face nord de l’Eiger. Après quatre heures de trajet et cinq changements, ils ont entamé une marche de cinq heures pour atteindre la cabane du Schreckhorn.
"Accéder en train offre une vraie sensation de voyage".
Cette approche bas carbone s’est poursuivie au retour avec un trajet en packraft sur le Rhône, reliant Sion à Martigny avant de reprendre le train.
Une descente technique et audacieuse
L’ascension du Schreckhorn a débuté dans la nuit du 12 juin avec un départ à 1h30 depuis le refuge. Après près de dix heures d’efforts intenses, Vivian Bruchez et Aurélien Lardy ont atteint le sommet oriental à 11h30. La descente s’est révélée particulièrement technique : les deux skieurs ont d’abord plongé dans la face nord, raide et exposée, avant de traverser un col pour rejoindre le versant sud-est.
"Les 150 mètres de la face nord sont très exposés" raconte Aurélien Lardy.
"La pente est à 50 degrés, et chaque virage demande une concentration totale.".
La partie finale de la descente, un couloir long de 500 mètres sur le versant sud-est, a offert une neige parfaite malgré la fatigue accumulée après plus de douze heures d’efforts.
"La fin de l’itinéraire nous a offert une joie intense face aux géants des Alpes" ajoute Aurélien.
Un projet monumental : skier les 82 sommets des Alpes
Cette première au Schreckhorn s’inscrit dans le cadre du projet "#4000desalpesaski" initié par Vivian Bruchez il y a quatre ans. Ce défi unique vise à skier tous les sommets alpins culminant à plus de 4 000 mètres. À ce jour, Vivian a déjà réalisé 77 descentes réussies, dont plusieurs premières historiques comme celle du Dôme de Rochefort quelques jours avant le Schreckhorn. Ce projet ne se limite pas à une quête personnelle : il reflète également une philosophie tournée vers l’écoresponsabilité et la transmission des valeurs alpines.
"À travers ce projet, j’ai envie de témoigner de la beauté des Alpes et de la richesse des activités qu’on y pratique".
Une aventure totale
L’expédition au Schreckhorn illustre parfaitement cette vision moderne de l’alpinisme : une combinaison d’exploit sportif, d’innovation logistique et d’engagement écologique. Avec trois jours d’aventure incluant 320 km en train, 35 km à pied, 30 km en kayak et 3 500 mètres de dénivelé positif, cette première est qualifiée par Aurélien Lardy "d'ouverture éthique et brute".
Pour Vivian, cette aventure dépasse la simple performance sportive : "Cela permet de se poser la question : à partir d’où la montagne commence et se termine ?"
Une réflexion qui témoigne de sa quête constante d’un alpinisme respectueux et inspirant. Avec cette descente historique du Schreckhorn, Vivian Bruchez continue d’écrire l’histoire du ski-alpinisme tout en repoussant les limites du possible. Vous pouvez suivre son incroyable projet des #4000desalpesaski sur son site et sur Instagram – un défi unique qui inspire autant qu’il fascine.
Découvrez l'aventure de Vivian sur la vidéo de Montagne en Scène